Le gouverneur de la région des Savanes, Affoh Atcha-Dedji a échangé avec les imams, les prédicateurs et les leaders religieux musulmans sur « la paix et la sécurité », le mercredi 26 février à Dapaong.
La rencontre intervient à la veille du mois de Ramadan marqué par d’intenses prières. L’objectif est de sensibiliser les imams et les prédicateurs sur leur rôle et le comportement à adopter pour le maintien de la paix et de la sécurité dans la région en proie à des attaques meurtrières
Le gouverneur avait à ses côtés, le préfet de Tône, Ouro Gouroungou Horoumila, le secrétaire général du gouvernorat des Savanes, Kégbéro Latifou Seigneur, le président de l’Union musulmane du Togo, section Tône, El Hadj Ibrahim Mondo et le commandant supérieur de l’opération Koundjouaré, Col. Kombaté Latiembé.
Le gouverneur a défini le terrorisme comme un ensemble d’actes de violences, entre autres, les attentats et prises d’otages, commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays ou d’un système. Pour l’intervenant, le soubassement de ce phénomène est l’extrémisme violent, le fanatisme, le radicalisme. Face à cette situation, estime le gouverneur, les imams et prédicateurs ont un rôle déterminant à jouer en renforçant la sensibilisation dans la lutte contre ce fléau aux conséquences désastreuses. Il a fait savoir que depuis 2021, la région des Savanes subit régulièrement des incursions terroristes causant des dégâts matériels et des pertes en vies humaines. Et ces malfaiteurs semblent s’assimiler à des musulmans alors qu’ils ne le sont pas du tout, affirme-t-il.
Le gouverneur a rendu hommage au chef de l’Etat qui, par anticipation en 2018 a mis en place un dispositif sécuritaire pour contrer l’avancée de ces ennemis du développement puis salué la bravoure des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui se battent sur le front pour protéger les populations et défendre l’intégrité du territoire. Le gouverneur Atcha-Dedji a ajouté que c’est dans ce même sillage que le Conseil national de défense et de sécurité a été récemment créé par le président de la République pour accentuer la lutte contre le terrorisme au Togo.
Il a saisi l’occasion pour rappeler aux imams et prédicateurs que la région est toujours en état d’urgence sécuritaire et que pendant ce mois de Ramadan, les prières dans les mosquées ne doivent pas excéder 20 heures, car dit-il, les attaques se produisent très souvent les nuits. « On ne vous refuse pas de prier les nuits, faites-le dans vos maisons, en famille, n’allez pas de mosquées en mosquées tard dans la nuit. Vous courez des risques », a insisté M. Affoh Atcha-Dedji. Il a convié ses interlocuteurs à intensifier les sensibilisations à l’endroit des jeunes dans les mosquées et à travers les médias et surtout à signaler tout comportement suspect aux FDS et aux autorités locales. « Je vous demande d’éviter le gain facile, de même, refuser de ravitailler ces hors-la-loi, car si vous le faites aujourd’hui, demain ils se retourneront contre vous », a conseillé le gouverneur.
A l’issue de l’intervention du gouverneur, les dignitaires religieux ont suivi des communications relatives à la paix et à la sécurité, à l’historique de la région avant le terrorisme et aux mesures à adopter pour résoudre cette crise. Ces présentations ont été suivies de débats pour répondre aux préoccupations des uns et des autres dans la lutte contre le terrorisme.
Le président de l’Union musulmane de Tône, El Hadj Ibrahim Mondo a fait remarquer que l’Islam n’est autre qu’une religion du social, de paix, de soumission et d’obéissance aux préceptes d’Allah. Il a remercié le gouverneur pour son initiative et invité les imams et prédicateurs à être prudents et vigilants et à mettre en pratique les enseignements reçus. El Hadj Ibrahim Mondo les a exhortés à pouvoir identifier toute personne suspecte et à la signaler aux autorités compétentes afin de mettre hors d’état de nuire ces groupes de malfaiteurs qui sèment la terreur et la désolation au sein des familles et des communautés